COVID-19… un an déjà !
Activé depuis le 06 mars 2020 dans les établissements médico-sociaux, le plan bleu a impacté les professionnel(le)s qui ont dû se mobiliser humainement et organisationnellement.
Quel bilan à quelques semaines de cette date anniversaire ?
Focus sur les EHPAD :
Depuis bientôt un an, celles et ceux qui accompagnent ces personnes âgées dans leurs dernières demeures s’adaptent, se réadaptent au rythme des recommandations, obligations mais aussi des besoins des résidents et de leurs proches.
Hors contexte sanitaire, exercer en EHPAD c’est travailler autour du deuil : deuil de sa vie passée, deuil de l’institutionnalisation qui est la plupart du temps non choisie, deuil de la mort de son entourage, et deuil de sa propre « finissitude ». Autant dire que les hommes et les femmes qui partagent le quotidien de ces personnes au grand âge son exposé(e)s ont une charge émotionnelle qui n’est pas des moindre.
COVID-19 oblige, ces professionnel(le)s ont fait face à une nouvelle réalité qui s’est imposée à eux : Tout en maintenant une qualité de service, elles et ils ont jonglé entre prévention voir protection sanitaire et bien être psychique des résidents. C’est souvent avec le professionnalisme et la créativité de ces acteurs de terrain que cette combinaison est possible. Mais aujourd’hui la question se pose : comment vont ces professionnel(le)s ?
« On tient bon, on fait le job mais jusqu’à quand ? Nous sommes fatigués ». Voilà ce que nous entendons de la bouche des principaux concernés. De la fatigue, du stress, mais aussi de la colère car au-delà de la fatigue physique, c’est bien d’épuisement psychique dont il est question avec des professionnels au seuil de la rupture. N’oublions pas qu’à ce jour, ce sont plus de 156 000 cas COVID qui ont été confirmés en EHPAD et dans les établissements médico-sociaux, et plus de 21 000 décès consécutifs au virus.
L’Organisation Mondiale de la Santé l’a déclaré, selon elle, « le nouveau coronavirus pourrait ne jamais disparaitre et devenir une maladie avec laquelle l’humanité devra apprendre à vivre ». La deuxième vague et la potentielle troisième vague nous démontrent que nous ne sommes pas arrivés au bout… (s’il y en a un) et pourtant il faut continuer.
Mais alors que faire, comment faire pour faire face à l’épuisement des professionnels ?
La prise en compte de la dimension humaine est fondamentale car elle est une ressource essentielle à la continuité de fonctionnement et au développement de la qualité. D’ailleurs, une étude menée en octobre 2020 par le mensuel Direction[s] indique que c’est dans le secteur des personnes âgées que la crise sanitaire à engendré des situations qui ont ébranlé l’éthique des professionnels (69.8% des professionnels interrogés). De même l’une des principales difficultés rencontrées par les acteurs de terrain lors de la première vague concerne l’anxiété des équipes.
Une évaluation des risques est une étape essentielle. Cette évaluation permettra bien sure de d’actualiser le document unique d’évaluation des risques professionnels(DUERP) mais elle permettra surtout d’élaborer un plan d’actions de prévention adapté à la réalité de chaque organisation, avec son histoire, sa culture, son projet et les hommes et les femmes qui la compose. Posons nous la question de la reconnaissance de ces professionnels et du sens de leurs métiers.